
Le 10 avril 2025 , la Commission européenne a validé le début des discussions officielles avec la Chine Dans l'optique d'un réduction progressive des taxes à l'importation pour les véhicules électriques en provenance de ce pays. Ce choix représente une évolution importante au niveau commercial et diplomatique, dans un environnement caractérisé par les conflits commerciaux entre la Chine et les États-Unis ainsi que par la recherche d'autosuffisance industrielle du continent européen.
Des taxes aux seuils minimaux : le nouveau modèle européen
Depuis l’automne 2024, L'Union européenne impose des tarifs douaniers qui peuvent aller jusqu'à 45,3% sur certaines voitures électriques en provenance de Chine. Suite à une investigation concernant les mécanismes de subventions gouvernementales perçus comme des facteurs déformants la compétitivité du marché, il semblerait que l'approche actuelle s'éloigne en faveur d'un système alternatif impliquant la mise en place de prix minimaux pour les exportations.
Cette initiative, abordée par le commissaire européen chargé du commerce Maros Sefčovič et son homologue chinois Wang Wentao, vise à garantir une concurrence juste sur le marché tout en minimisant les risques de tensions commerciales. Le but déclaré est bifide : prévenir une longue guerre tarifaire, tout en maintenant la stabilité du marché européen sans adopter de mesures strictement protectionnistes .
Une réponse précise adaptée à la stratégie industrielle chinoise
Les institutions européennes tentent de réguler les impacts des stratégies industrielles chinoises, considérées comme favorisant grandement la compétitivité de leurs fabricants via diverses subventions gouvernementales. Le débarquement d'automobiles bon marché, impulsé en particulier par des entreprises telles que BYD et MG (du groupe SAIC), dans le marché européen a provoqué des craintes concernant la résilience de l’industrie auto locale face à ce nouveau challenge.
Le dispositif de tarifs planchers serait structuré en tant que moyen mesuré et limité dans le temps, destiné à maintenir l'équilibre économique interne tout en maintenant la possibilité pour des acteurs externes d'accéder au marché. Il lui permettrait aussi d'accroître sa panoplie règlementaire à Bruxelles tout en conservant une communication continue avec Pékin.
Un contexte commercial tendu à l’échelle mondiale
Ce réajustement intervient dans un climat commercial international particulièrement instable. Les États-Unis Ont déclaré une augmentation significative de leurs taxes d'importation sur les marchandises provenant de Chine, atteignant jusqu'à 145% pour certaines catégories. , notamment pour ce qui concerne les véhicules électriques. Cette tendance américaine renforce les inquiétudes des pays européens concernant une éventuelle augmentation des produits chinois réorientés vers l'Union Européenne.
L'économiste Mary-Françoise Renard, interviewée par TF1 Info, souligne qu'il y a une tendance à remplacer les exportations dirigées vers les États-Unis par des ventes vers l'Europe, suite à la partialité du marché américain. Ce changement pourrait intensifier la concurrence pour les agriculteurs européens, notamment dans le secteur des voitures électriques, qui bénéficie actuellement du soutien du Green Deal Européen.
Discussion entre la Chine et l'Europe : collaboration économique avec des exigences
D'un point de vue chinois, les responsables ont indiqué leur intention d'continuer les discussions, tout en maintenant leur refus catégorique de toutes mesures qui seraient discriminatoires. Pékin considère que cette procédure offre une chance de sécuriser un accès continu au marché européen, tout en satisfaisant aux critères de transparence et d'équité commerciale. .
La Commission européenne met l'accent sur la nécessité d'avoir des garanties obligatoires qui soient similaires en impact à celles des systèmes douaniers actuels. D'après divers analystes, l'utilisation des prix minimaux pourrait être associée à des systèmes de surveillance. , y compris l'inclusion de clauses de révision automatisée, pour prévenir tout contournement ou toute diminution de l'efficacité du système.
Il faut trouver un équilibre entre l'ouverture du marché et la souveraineté économique.
La sélection d'une option médiane traduit un souhait de maintenir une méthodologie plurinationale dans le domaine commercial, tout en admettant les impératifs de redynamisation industrielle et de robustesse stratégique. Cela permet aussi à l'Union européenne de ne pas se positionner systématiquement aux côtés des perspectives américaines, et de promouvoir son propre chemin concernant la gouvernance du commerce mondial.
Les États membres continuent de surveiller de près la mise en place effective des régulations, notamment dans les nations où le secteur automobile est une pierre angulaire de l'économie. La France et l'Allemagne ont souligné le besoin d'un cadre bien défini, assurant que les règles de concurrence soient justes sans causer une augmentation des coûts pour les consommateur·rice·s dans toute l'Europe.