Les nouvelles taxes douanières imposées par les États-Unis, si elles se maintiennent au fil du temps, pourraient augmenter le coût des automobiles et diminuer la quantité produite.
Selon Jean-Louis Pech, le président de la Fédération des Industries des Équipements pour Véhicules (FIEV), les tarifs douaniers imposés par les États-Unis pourraient avoir un impact négatif sur certaines entreprises françaises fournissant des pièces aux grands constructeurs automobile allemands. Cette nouvelle situation due aux annonces faites la semaine précédente par Donald Trump ajoute du stress à une industrie qui était déjà en passe de perdre 10 000 postes d’ici deux ans en raison de difficultés liées à la compétitivité, ainsi que de la transition vers les véhicules électriques. de la concurrence chinoise , a-t-il aussi mentionné pendant une conférence de presse mardi.
"Il est indirectement certain qu'un nombre d'équipementiers qui collaborent avec les constructeurs allemands subiront l'impact des taxes imposées par les États-Unis. Le problème réside dans le fait que plusieurs se trouvaient déjà dans une situation précaire ; ainsi, ajouter malheur sur malheur pourrait engendrer des dommages," a-t-il expliqué.
Ces taxes douanières (…) rendent encore plus précaires, voire insoutenables pour certains acteurs, une situation déjà fragile. Par ailleurs, indépendamment de ces taxes douanières (…), nous devrons probablement réduire le nombre d'emplois au moins de 10.000 sur les deux prochaines années », a-t-il poursuivi. La Fiev souligne que la branche des fournisseurs automobile a vu son effectif se diviser par deux depuis 2007 et ne compte aujourd'hui plus environ que 56.000 salariés en France.
Un revenu en recul de 10% pour l'année 2023.
Les nouvelles taxes douanières aux États-Unis, si elles se concrétisent sur une longue période, pourraient augmenter le coût des automobiles et diminuer les quantités produites. Jean-Louis Pech ne a pas désigné d’entreprises spécifiques en danger, notant uniquement qu'une multitude de fournisseurs situés dans l'est de la France collaborent avec des fabricants français et allemands.
D’après une recherche effectuée le mois passé par la Fiev, un quart des fabricants tricolores ont observé une chute supérieure à 10 % de leurs revenus l’an dernier et anticipent la fermeture de 10 usines sur notre territoire durant les douze prochaines années. Au niveau européen, 42 % des prestataires estiment qu'ils n'atteindront pas l’équilibre financier en 2025 selon un sondage réalisé par McKinsey pour l’alliance européenne des fournisseurs CLEPA. Le dirigeant de la Fiev souhaite que la perturbation causée par Donald Trump ne soit pas utilisée comme excuse permettant d’abandonner l'exécution du projet. Les transformations profondes dans le secteur automobile européen .
"S'il n'y a pas de changement dans le système en Europe et si aucune décision n'est prise pour défendre son industrie à travers des mesures claires, alors cette région sera coincée entre ces deux formidables empires, américain et chinois, bien qu'ils soient assez dissemblables mais paraissent engagés dans une lutte intense pour dominer," a-t-il poursuivi.