PARIS (solusikaki.com) - Des tarifs douaniers imposés par les États-Unis pourraient causer des dommages à certaines entreprises françaises fournisseuses d'équipements pour l'industrie automobile allemande, a mis en garde mardi Jean-Louis Pech, le président de la Fédération des Industries des Equipements pour Véhicules (FIEV). Cette nouvelle crise résultant des annonces faites la semaine passée par Donald Trump risque de rendre cette situation encore plus fragile.

PARIS (solusikaki.com) - Selon Jean-Louis Pech, le président de la Fédération des industries des équipements pour véhicules (Fiev), les taxes douanières imposées par les États-Unis pourraient causer des dommages à certaines entreprises françaises fournissant des pièces aux fabricants automobiles allemands. Cela a été souligné mercredi par M. Pech.
La situation critique résultant des annonces faites la semaine passée par Donald Trump rend encore plus vulnérable un secteur qui était déjà en passe de voir disparaître 10.000 postes supplémentaires au cours des prochaines années, du fait notamment d’une moindre compétitivité, de la transition vers le véhicule électrique et de la concurrence venue de Chine, a précisé lors d’un point presse.
"D'une certaine manière, plusieurs fournisseurs qui collaborent avec les constructeurs automobiles allemands subiront l'impact des taxes imposées par les États-Unis. Le problème est que certains d’entre eux se trouvaient déjà dans une situation précaire ; ajouter davantage de difficultés aux problèmes qu'ils rencontrent pourrait entraîner des dommages considérables," a-t-il expliqué.
" Ces taxes douanières (...) affaiblissent davantage, voire brisent complètement, plusieurs intervenants. Sans tenir compte de ces taxes douanières (...), il faudra probablement supprimer au moins 10 000 postes au cours des deux prochaines années ", a-t-il précisé.
D'après la Fiev, le secteur des fournisseurs d'équipements pour l'automobile a vu son effectif se réduire de moitié depuis 2007, ne comptant plus aujourd'hui que quelque 56.000 employés en France.
Les nouvelles taxes douanières américaines, si elles se concrétisent à long terme, pourraient augmenter le coût des automobiles et diminuer les quantités produites.
Jean-Louis Pech ne a pas désigné les entreprises à risque, notant uniquement que bon nombre d'équipementiers situés en partie Est du pays collaborent avec des fabricants français et allemands.
D’après une recherche effectuée le mois passé par la Fiev, un quart des fabricants français ont constaté que leurs revenus avaient diminué de plus de 10 % l’an dernier. Ils prévoient également la fermeture de 10 usines sur territoire national dans les douze mois à venir.
Au niveau européen, 42 % des fournisseurs anticipent des bénéfices nuls en 2025, indique une enquête menée par McKinsey pour le compte de l’association européenne des équipimenteurs CLEPA.
Le dirigeant de la Fiev souhaite que la situation créée par Donald Trump ne soit pas utilisée comme excuse pour abandonner le projet de mettre en place des réformes importantes dans le secteur automobile européen.
"S'il n'y a pas de changement dans le système utilisé par l'Europe et si aucune décision n'est prise pour défendre son industrie au travers d’actions claires, alors elle risque de se retrouver coincée entre ces deux formidables imperialismes, américain et chinois, bien distincts mais qui paraissent engagés dans une lutte intense visant à obtenir la suprématie," a-t-il poursuivi.
(Rapport de Gilles Guillaume, écrit par Nicolas Delame, édité par Blandine Hénault)