
À partir du 6 avril, Renault offre une option pour limiter volontairement la vitesse des nouvelles Clio 5 à 110 km/h aux jeunes conducteurs. Cette mesure intitulée « Safety Car », facturée 59 €, peut être réalisée dans n'importe quel garage de la marque. Destiné surtout aux détenteurs d'un permis provisoire, généralement sous 35 ans, ce service ne s'applique qu'à la Clio 5 qui est très populaire en France depuis sa sortie en 2019.
La Clio demeure en effet un pilier fiable pour la marque, ce qui est illustré par Les statistiques d'immatriculation pour l'année 2024, où elle maintient son premier rang Ce succès commercial accroît l'intérêt de Renault dans le fait d'utiliser cette voiture comme plateforme pour expérimenter de nouvelles approches en matière de sécurité routière.
Une limitation de vitesse présente, mais avant tout symbolique
La décision d'opter pour une vitesse plafonnée à 110 km/h n'est pas sans signification. Cette limitation coïncide avec la vitesse maximum permise sur l'autoroute pour les nouveaux conducteurs qui sont encore dans leur période probatoire. Ainsi, Renault ne tente pas d'établir des régulations plus strictes que celles légales actuelles, mais plutôt de faire respecter par le conducteur les lois déjà établies. D'après la compagnie, cette mesure vise à offrir un soutien technologique visant à encourager et améliorer l'apprentissage de techniques de conduites sûres.
Cependant, cette approche risque également d'être vue comme une stratégie de marketing soigneusement élaborée. À l'heure actuelle, où la Clio fait elle aussi partie des éléments à considérer, les véhicules les plus souvent dérobés en France en 2024 En augmentant le nombre de mesures apaisantes, il est possible d'aider à reconstruire la confiance dans ce concept, tant pour les parents que pour les jeunes acquéreurs.
Sécurité sur les routes : limites de l'impact des règlements
Cette initiative fait partie du cadre global où la réduction de la vitesse demeure une préoccupation majeure des stratégies visant à améliorer la sécurité routière, même si leurs effets sont contrastés. Au fil des ans, diverses solutions ont vu le jour : les radars automatisés, la diminution des seuils de limitation (comme celui qui est passé de 90 à 80 km/h sur certaines voies locales) et l'élargissement des zones autoroutières avec une limite abaissée à 110 km/h, souvent progressivement ramenée à 90 km/h avant d'atteindre les centres urbains. Malgré leur intention affichée d'être des moyens efficaces pour protéger les vies humaines, ces mesures n'ont pas réussi jusqu'à présent à stopper durablement l'accroissement constant des accidents mortels, en particulier parmi les jeunes adultes.
En 2024, 531 jeunes entre 18 et 24 ans sont décédés dans des accidents de la route en France continentale, ce qui représente une augmentation comparée à l'année précédente. Ces statistiques mettent en lumière les faiblesses des stratégies uniquement basées sur le règlementation. Bien que la vitesse soit effectivement un élément contribuant aux dangers routiers, elle ne constitue pas seule la cause sous-jacente. La conduite globale, l'éducation, les distractions lorsqu'on conduit ainsi que la qualité du système routier doivent également être pris en compte comme des aspects importants.
Dans ce contexte, l'approche initiée par Renault se présente à la fois comme un moyen éducatif qu'un coup marketing. En imposant sciemment des limites, le fabricant tire profit de deux aspects distincts : la prise de responsabilité personnelle d'une part, et une approche commerciale spécifique d'autre part. Bien qu'elle ne bouleverse pas entièrement les normes de sécurité routière, cette démarche pourrait avant tout apaiser une base cliente préoccupée par ces questions, sans compromettre l'intérêt économique d'un véhicule hautement plébiscité.