La startup californienne Aptera a réussi le 28 mars dernier un exploit considéré jusque-là comme improbable : parcourir les 480 km du mythique Route 66, allant de Flagstaff en Arizona à Imperial Valley en Californie, dans une berline entièrement alimentée par l'énergie solaire. Lors de cette première expédition historique à travers des paysages variés incluant montagnes escarpées, vastes étendues désertiques et routes accidentées, Steve Fambro, co-fondateur d'Aptera, n'a pas eu besoin de faire le moindre arrêt pour recharger les batteries de leur véhicule avant d'atteindre leur destination finale.
C'est ainsi qu'on se retrouve sur l'une des voies les plus emblématiques des États-Unis pour cet aventurier. voiture électrique Le constructeur solaire a essayé de réinventer les règles du marché automobile. Dotée de trois roues et d'une carrosserie aerodynamique qui évoque un concept futuriste, l'Aptera se distingue nettement des autres véhicules sur le marché. Cette différence va au-delà de l'esthétisme ; avec un.coefficient de traînée (Cx) de seulement 0,13, elle dépasse toutes les performances actuelles dans ce domaine, surpassant largement la Tesla Model 3 dont le Cx respectable s'élève à 0,23.
Ce qui frappe particulièrement est l'autonomie de 480 kilomètres offerte par cette voiture électrique sans avoir besoin de se connecter à une prise. Cette automobile, équipée de panneaux solaires produisant jusqu'à 700 watts fixés sur le toit et le capot, aurait produit entre 300 et 545 watts d'énergie même sous un ciel nuageux. Un exploit qui paraît presque irréel... du moins en principe.
Selon les ingénieurs, une autonomie solaire de 64 kilomètres est prévue.
En réalité, les ingénieurs de la startup affirment que l'autonomie quotidienne peut atteindre jusqu'à 64 kilomètres uniquement grâce à l'énergie solaire. Cependant, durant ce premier voyage, le véhicule n'a couvert que 480 kilomètres, bien moins des 640 km annoncés par le fabricant sous condition normale. En somme, il existe un écart notable entre la promesse photovoltaïque et son application pratique sur la route. Pour cette raison, même Steve Fambro, CEO d'Aptera, admet implicitement, comme relayé par Automobile Propre , espère que le chemin reste parsemé d'obstacles. Il parle de ce comme étant un " un pare-brise panoramique fournissant une vue spectaculaire sur le paysage : c'est comme avoir un grand hublot vers l'avenir » cependant, au-delà de cet élan, se profile un objectif : attirer coûte que coûte des investissements.
Si l'énergie solaire alimente les moteurs, ce sont bel et bien les dollars qui soutiennent l'entreprise. En décembre 2024, Aptera recherchait toujours 60 millions de dollars afin de démarrer la production en série de son modèle. Un montant considérable pour une société réapparus en 2020 après sa première cessation des paiements en 2011. Même avec un accord stratégique conclu avec le prestigieux studio italien Pininfarina, il subsiste des incertitudes quant à la rentabilité économique du projet.
Un véhicule électrique disponible prochainement ?
D'un point de vue technique, l'Aptera semble réunir pratiquement tous les critères idéaux pour un véhicule écologique industriel avancé : son autonomie théorique est estimée à 1600 km grâce à la combinaison des batteries et du panneau solaire intégré ; elle dispose également d'une capacité de charge partielle autonome ainsi que d’un connecteur conforme au standard nord-américain NACS (développé par Tesla) ; sa consommation serait de seulement 6,25 kWh aux 100 kilomètres... En apparence, il s'agit d’une véritable arme dans la lutte contre le changement climatique.
Pourtant, le diable se trouve dans les détails. À ce jour, aucun chiffre officiel n'a été divulgué concernant la capacité précise de la batterie (on estime qu'elle serait d'environ 45 kWh). La durée du processus de chargement reste inconnue. De plus, aucune étude indépendante ne s'est encore attaquée à la vérification des performances revendiquées. Le coût affiché pour le modèle initial s'élève à 40 000 dollars (soit environ 37 000 euros). Une variante offrant une autonomie moindre d'environ 400 kilomètres devrait également être disponible. . Mais à ce jour, aucune livraison n’a encore eu lieu, et la start-up reste intégralement dépendante de ses campagnes de financement participatif et de l’enthousiasme de ses fans.
« Chaque kilomètre que nous accomplissons nous avance vers un avenir où les déplacements seront propulsés par l'énergie solaire. » ?
Voici la version paraphrasée : Telle est la déclaration qu'Aptera fait sur son site web officiel. Cependant, cet idéal d'un moyen de transport écologique, autonome, tranquille et attrayant bute contre les contraintes pratiques. À présent, La voiture solaire est restreinte au stade du prototype fonctionnel, plus performante qu'effectivement viable sur le marché. D'un point de vue industriel, le modèle économique du secteur solaire mobile reste encore à définir.
Suite aux ratés de Lightyear, aux changements de cap du Karma ou aux essais coûteux de Toyota, rares sont ceux qui parient toujours sur l'usage exclusif des panneaux solaires pour alimenter un véhicule grand public. Donc effectivement, L'Aptera a réussi à parcourir 480 km sans nécessiter la moindre recharge électrique. Ouais, elle tient bon face au vent, aux ornières et aux bosses. Ouais, elle capte l'attention et déclenche la prise de photos avec le smartphone. Cependant, pour qu'elle devienne une option de transport durable, plusieurs défis demeurent. Ce ne sont pas que des problèmes techniques. Il y a aussi ceux liés à l'économie, à l'industrie, à la culture. Sans oublier les aspects photovoltaïques, évidemment.
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